Biographies résumées des parrains des promotions de l'Ecole de l'air (EA)

 

 



(source : annuaire de l'association des anciens élèves de l'Ecole de l'air avec l'aimable autorisation d'Hubert Tryer)

Promotion 1995 : Général Gauthier



(© AEA)
Gabriel GAUTHIER est né le 12 septembre 1916. Entré à l'École de l'air en 1936, il est ensuite affecté au groupe de chasse II/7
et grièvement blessé en combat le 21 décembre 1939. Il reprend part aux opérations des campagnes de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne et termine la guerre avec 9 victoires aériennes. Il commande la 2ème escadre de chasse à Dijon en 1950 et participe à la campagne de Suez à la tête de la 3ème brigade aérienne de chasse. En 1960, il est le premier ancien élève de l'École de l'air à commander l'École. Commandant de la 5ème Région aérienne en 1962, il est successivement chef de l'état-major particulier du président de la République, commandant de la FATAC-1re RA et inspecteur général de l'Armée de l'air. De 1969 à 1972, il est chef d'état-major de l'Armée de l'air. Il meurt le 3 mars 1996. Le général GAUTHIER a été président des anciens élèves de l'École de l'air de 1958 à 1960.


Promotion 1996 : Colonel de Saxcé



(© AEA)
François de SAXCÉ est né le 2 novembre 1921. Entré à l'École de l'air en 1942, il rejoint Marrakech en 1943 et devient commando de France. Il participe à la campagne de France au sein de la 1re armée, au 3ème bataillon de choc. Il réintègre l'Armée de l'air en 1946, est breveté pilote en 1947 et effectue un premier séjour en Indochine sur C47. Pilote de chasse en 1948, il rejoint le groupe de chasse 1/6 Corse en 1949
et retourne en Indochine jusqu'en 1951. Affecté à la 3e escadre de chasse en 1954; il participe à la campagne de Suez et commande en 1961 le PCA de Médéa. Sous-chef opérations au 1er CATAC en 1965, le colonel de SAXCÉ est chef du Centre opérations du 2e CATAC en 1969. Il meurt brutalement le 9 août 1969.


Promotion 1997 : Lieutenant Tourangin



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Yves TOURANGIN est né le 14 mars 1922. Engagé dans l'Armée de l'air en 1943, il est breveté pilote aux États-Unis en 1945 et est affecté successivement à l'École de chasse de Meknès
et au groupe de chasse 2/6 Normandie-Niémen à Rabat. Entré à l'École de l'air en octobre 1947, il rejoint son ancien groupe en Indochine jusqu'en 1951, puis le groupe de chasse 3/2 Alsace et l'escadron de chasse 2/11 Vosges à Reims, puis à Lahr. Affecté en juin 1953 à Mont-de-Marsan comme pilote d'essais, il se tue à Paris le 31 août 1954 au cours d'un vol d'essais sur Barougan.


Promotion 1998 : Général Heurtaux



(© AEA)
Alfred HEURTAUX est né le 20 mai 1893. Entré à Saint-Cyr en 1913, il commence la guerre au 9ème régiment de hussards. Breveté pilote le 17 avril 1915, il rejoint rapidement la N3
, l'une des plus célébres escadrilles du groupe des «Cigognes». Plusieurs fois blessé en combat aérien, il termine la guerre avec 21 victoires et le grade de capitaine. En octobre 1919, il démissionne et entreprend une carrière de cadre dans l'industrie automobile (Ford, General Motors, Renault). Rappelé en 1939, il est inspecteur de l'aviation de chasse jusqu'à l'Armistice. Dès l'automne 1940, il créé le réseau Hector, un des premiers mouvements de résistance en zone occupée. Arrêté le 3 novembre 1941, il est jugé, emprisonné, torturé, puis transféré à Buchenwald où il est libéré le 17 avril 1945. Il meurt le 30 décembre 1985.


Promotion 1999 : Général Dumesnil de Maricourt



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René DUMESNIL de MARICOURT est né le 7 juillet 1909. Il entre à Saint-Cyr en 1927 et choisit l'aviation militaire. Commandant en 1943, il commande les groupes de bombardement 2/62
puis 1/32, avant de prendre en 1944 la tête de la 31ème escadre de bombardement, qu'il mène d'Italie en Rhénanie. Commandant l'École de l'air en 1946, et à nouveau en 1951 (après un séjour en Indochine de 1949 à 1951), il a marqué de son empreinte cette École en pleine renaissance. Nommé général en 1954, il rejoint l'Algérie en 1955 et commande la 1re Région aérienne en 1957. Major général de l'Armée de l'air, puis commandant des Forces aériennes tactiques en 1961, il quitte le service en 1962. Il meurt le 19 février 1999.

Le général Dumesnil de Maricourt est également le parrain de la promotion EMA 1999

Voir actualités Armée de l'air du 20/02/2013


Promotion 2000 : Capitaine Auber



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Né le 23 juillet 1918, Jean-Marie AUBER entre à l'Ecole de l'air en septembre 1938. Affecté à Dakar en décembre 1940 au groupe de chasse 1/4 «Navarre»
, il rejoint l'Afrique du Nord en avril 1943 avec son groupe, qu'il accompagne en Corse en juillet 1944 en tant que commandant d'escadrille. Le 1er septembre 1944, il trouve la mort lors d'une attaque au sol d'un rassemblement ennemi.

Le capitaine Auber était aussi le parrain de la base 943 Nice
(aujourd'hui dissoute)


Promotion 2001 : Colonel Demozay



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Né le 21 mars 1915, Jean-François DEMOZAY, bien que réformé en 1938, s'engage en 1939. Tout juste initié au pilotage, il rejoint Londres aux commandes d'un vieux bombardier récupéré à Nantes. Engagé dans les FAFL le 9 septembre 1940, il participe à la bataille d'Angleterre au sein du SQN 1 et totalise 21 victoires en octobre 1942. Il parle à la radio de Londres, sous le pseudonyme de Morlaix, puis en juin 1944 participe au débarquement. Il crée, à Toulouse auprès des FFI, le groupe Patrie
, sur Glenn-Martin, qui harcèle les allemands dans leur retraite. Il trouve la mort le 19 décembre 1945 au retour d'une mission en Angleterre, dans l'avion qui le transportait.


Promotion 2002 : Commandant Longy



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Né le 19 août 1948, Jean-Serge LONGY est admis à l'École de l'air le 16 septembre 1968. Ses débuts en unités opérationnelles le conduisent à la 12ème escadre de chasse de Cambrai
puis à l'escadron de chasse 02.030 Normandie-Niémen. En 1978, il est affecté à la Patrouille de France. Son dynamisme, son sérieux, sa passion du vol le désignaient pour le commandement de cette unité en 1981. Le 28 janvier 1980, il trouve la mort en service aérien commandé au cours d'une mission d'entraînement sur la commune de La Roque d'Anthéron (Bouches du Rhône).


Promotion 2003 : Capitaine Beau



(© AEA)
Né le 20 novembre 1923, Vincent BEAU réussit le concours d'entrée à l'École de l'air en 1943, en France occupée. Il rejoint les forces françaises de l'intérieur et participe à la libération de Toulouse. Il est admis à l'École de l'air de Marrakech en octobre 1944 et breveté pilote aux États-Unis. Après avoir servi en école de chasse à Meknes puis en escadre de chasse en Allemagne, il se porte volontaire pour prendre part aux opérations en Indochine, au sein du Groupe de chasse 1/9 Limousin
. Il y participe à de nombreuses missions d'appui-feu et de bombardement et est abattu par la DCA à Hoa-Binh le 23 janvier 1952. Il décède de la suite de ses blessures.

Ne pas confondre avec le lieutenant Marcel Beau, parrain de la BA 279 de Châteaudun


Promotion 2004 : Général Cardot



(© AEA)
Né à Chambéry en 1920, Jean Cardot est admis à l’École de l’air en 1940. En novembre 1942, il choisit la Résistance avec le mouvement Jeunesse et Montagne puis décide de rejoindre les Forces aériennes françaises libres. Les pieds gelés dans la traversée des Pyrénées, il est jeté en prison en Espagne et amputé des deux avant-pieds. Il rejoint néanmoins le Maroc où il est breveté pilote de chasse en 1945
. Avec le groupe 3/2 Alsace, équipé de Spitfire, il part en Indochine en 1946 puis y retourne en 1948 avec l’escadron 1/3 Navarre ; cité 7 fois, il effectue 357 missions de guerre. De retour en France, il fait une brillante carrière et quitte le service en 1974 avec le grade de général de division aérienne. Il décède le 14 novembre 2004.


Promotion 2005 : Lieutenant-colonel Kauffmann



(© AEA)
Né en 1895, entré à Saint-Cyr en 1914, il rejoint en première ligne le 23ème régiment de dragons. En 1915, volontaire pour l’aviation, il devient pilote et prend part aux opérations avec l’escadrille SPA 79
. Titulaire de la Croix de guerre avec trois citations, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur. Sa carrière le conduit alors au Maroc où il participe à plusieurs opérations et obtient six citations. De retour en France, il participe au début de la Seconde guerre mondiale puis, à l’armistice, intègre le mouvement de résistance Alliance. Arrêté à Lyon, il s’évade et reprend son activité. Le 21 septembre 1943, il est arrêté et torturé par la Gestapo ; le 28 novembre 1944, il est exécuté avec deux camarades résistants.


Promotion 2006 : Colonel Clostermann





(© AEA)
Fils de diplomate, Pierre Clostermann naît le 28 février 1921 au Brésil. En 1940 apprenant la déroute de la France, il gagne Londres, s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres et rejoint le Free French Squadron 341 Alsace
où il obtient ses deux premières victoires. Puis il est muté au Squadron 602 City of Glasgow qui sera aux premières loges lors du débarquement de juin 1944 ; en un mois, il multiplie les missions et accumule les victoires Il terminera la guerre avec 33 victoires.
En 1948, il publie Le Grand Cirque, qui connaîtra un succès planétaire et suscitera de nombreuses vocations de pilote de chasse. D’autres livres suivront. Il s’engage aussi en politique : député à 25 ans, il le restera jusqu’au départ du président de Gaulle, en 1969. En 1956, pendant les événements d’Algérie, il reprend du service
. De retour à la vie civile, il mène une brillante carrière dans l’industrie aéronautique (Reims Aviation, Cessna et Dassault).
Il s’éteint le 22 mars 2006.

Insigne de la promotion (zoom)


Voir Actualité Armée de l'air et de l'espace du 06/04/2021


Promotion 2007 : Général Brocard





(© AEA)
Né le 14 novembre 1885, Antonin Brocard entre à Saint-Cyr en 1905 et rejoint l'aéronautique en 1911. En 1914, il prend le commandement d'une des premières escadrilles de chasse, la N3
. Il y obtient deux victoires aériennes et est blessé lors de sa troisième. Son escadrille, l’escadrille des Cigognes, devient une pépinière d’As (Guynemer, Fonck...) En 1916, il est placé à la tête de du groupement d’escadrilles de la Somme qui regroupe l'escadrille des Cigognes mais aussi la N124 composée de volontaires américains.
Puis il se lance dans une carrière politique de député et milite pour la création d’une Armée de l’air indépendante. Nommé général de brigade aérienne (2S) en 1937, il reprend du service en 1939 et 1940.
A son décès, le 29 mai 1950, un hommage national lui est rendu. Il repose à Marnes-la-Coquette, au Mémorial de l’escadrille Lafayette, parmi les volontaires américains qu’il a aidés à rejoindre l’aéronautique française.

Insigne de la promotion (zoom)



Promotion 2008 : Général Andrieux



(© AEA)
Né à Lorient le 15 août 1917, Jacques Andrieux s’engage dans l’aéronautique navale dès 1933. Démobilisé en août 1940, il rejoint l’Angleterre et les Forces aériennes française libres (FAFL) en décembre 1940 pour combattre successivement au sein des Squadrons 130 et 91. Titulaire de plusieurs citations, il est affecté au Groupe de chasse III/2 «Alsace»
et participe au débarquement de Normandie. Il prend le commandement du Groupe en septembre 1944.
Après la guerre, il poursuit une brillante carrière opérationnelle avec notamment le commandement de l’école de pilotage de Meknès (Maroc)
, la direction du détachement français à l’état-major de la 4° Allied tactical air force en Allemagne, la participation aux opérations d’Algérie, en 1956 et 1957, le commandement de la base aérienne de Cambrai de 1958 à 1961 et enfin l’affectation au Commandement suprême des forces alliées en Europe (SHAPE). Il est nommé général en 1966. Quittant le service actif, il devient administrateur de plusieurs sociétés et décède à Paris le 20 janvier 2005.
As aux 6 victoires et 14 citations, il a effectué 739 missions de guerre et totalise 4470 heures de vol.


Promotion 2009 : Commandant Fayolle





(© AEA)
Né le 8 septembre 1916 à Issoire (Puy-de-Dôme), François Fayolle s'engage dans l'armée de l'air en 1938. Breveté pilote en juillet 1939, il est affecté en mai 1940 au centre d’instruction à la chasse d’Oran (Algérie). Refusant l’armistice, il est un des premiers à rejoindre la France libre en décollant pour Gibraltar à bord d’un Caudron Simoun le 30 juin 1940, puis ensuite l’Angleterre.
Il est l’un des quatorze pilotes français de la Bataille d’Angleterre, affecté successivement au 85 Squadron, sous les ordres du Squadron Leader Peter Townsend, puis au 249 Squadron et au 242 Squadron. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1941, il abat un Heinkell 111 lors d’un important bombardement de nuit sur Londres. Promu lieutenant en septembre 1941, il rejoint en novembre 1941 le groupe de chasse « Ile-de-France » (340 Squadron)
en formation en Ecosse. Le 10 avril 1942, il prend le commandement de l’escadrille n° 2 « Versailles ». Promu capitaine le 1er mai 1942, il participe à la destruction d’un Junker 88 le 11 mai. Fin juillet 1942, il est parmi les premiers français à être décoré de la Distinguished Flying Cross. Il a alors effectué 130 missions offensives. Nommé Squadron Leader le 1er août 1942, il prend le commandement du 174 Squadron équipé des chasseurs bombardiers Hurri-Bombers. Le 19 août 1942, au cours de l’opération « Jubilee » sur Dieppe, le commandant Fayolle disparaît aux commandes de son Hawker Hurricane. Son corps identifié en 1998 repose au cimetière canadien d'Hautot sur Mer en Seine-Maritime.
Il était titulaire de 3 victoires aériennes, ayant effectué 190 missions de guerre et détruit ou endommagé 25 bateaux ennemis.

Insigne de la promotion (zoom)


Le commandant Fayolle était aussi le parrain de la base aérienne 745 d'Aulnat
(aujourd'hui dissoute)

Plaquette commémorative BA 745


Promotion 2010 : Général Lionel de Marmier





(© AEA)
Alexandre Léonel Pierre de Marmier, dit Lionel, est né à Bellegarde en Marche, dans la Creuse, le 4 décembre 1897. Mobilisé en 1916, à l'âge de 18 ans, pour servir dans l'aviation il atteint le rang d'As aux six victoires aériennes homologuées, et trois probables. Après la guerre il poursuit sa carrière aéronautique comme pilote d’essai ou de ligne, et prend une part active à la Guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains, transportant du personnel et du matériel.
Mobilisé en septembre 1939, il retrouve la chasse et trois nouvelles victoires aériennes avant l’armistice. Ralliant les Forces françaises libres le 27 juin 1940, il forme un premier groupe de combat, le GC1 (Groupe de combat n°1) qui débarque à Douala le 23 septembre et opère désormais en Afrique. En 1941, il est désigné par le Général de Gaulle pour organiser les unités de chasse et de bombardement au Moyen-Orient puis, au printemps 42, les lignes aériennes militaires françaises (LAM)
, reliant le Moyen-Orient aux territoires africains rattachés à la France libre.
Le 30 décembre 1944, Lionel de Marmier trouve la mort en plein ciel et disparaît en mer, à l'âge de 47 ans, dans l'avion bimoteur Lockheed Lodestar
qui le ramenait d'Alger en France.

Parrain de la BA 701 de Toulouse-Francazal


Le CIET 340 porte son nom à compter du 28/08/2012


Insigne de la promotion (zoom)


Promotion 2011 : Colonel Bernard Dupérier (voir communiqué de presse Armée de l'air)





(© AEA)
Né Bernard Sternberg de Amella le 13 juin 1907, Dupérier s’engage dans l’armée de l’air en 1927 et devient pilote en 1928. Après un épisode civil, il est mobilisé au GB 11/32 en 1939. Refusant l’armistice, il rejoint clandestinement la RAF en mars 1941, adoptant le nom de jeune fille de sa mère. Après avoir commandé les groupes de chasse Ile de France puis Alsace, il prend la tête de l'escadre de chasse de Biggin Hill en décembre 43. Volontaire pour les missions spéciales, il est parachuté dans le maquis de Saint-Brieuc, où il termine la guerre grièvement blessé. Il totalise plus de 200 missions de guerre et 7 victoires aériennes. Après la guerre, il devient administrateur de sociétés, consultant et député du VIIIe arrondissement de Paris de 1962 à 1967. Bernard Dupérier est décédé le 8 juin 1995 à Paris.











Insigne de la promotion (zoom)


Promotion 2012 : Colonel Roland de la Poype (voir biographie)





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Roland Paulze d’Ivoy de la Poype est né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux (Puy-de-Dôme). Il s’engage dans l’armée de l’air le 5 décembre 1939. Breveté pilote en février 1940, il répond à l’appel du 18 juin et intègre les FAFL. Après une soixantaine de missions, il se porte volontaire pour rejoindre le groupe de chasse Normandie qui arrive en Russie fin 1942. Pilote chef de patrouille, il se distingue au cours de multiples opérations. Fait "héros de l’union soviétique", il reçoit le commandement de la 1ère escadrille. À la fin du conflit, totalisant 1 200 heures de vol et 16 victoires aériennes, il est autorisé par Staline à ramener son Yak 3 sur le territoire français et quitte l’armée en 1947.
Il mène ensuite une carrière réussie tant dans l’industrie du plastique, que des loisirs en fondant le parc à thème Marineland d’Antibes. Il s’éteint le 23 octobre 2012 à Saint-Tropez














Insigne de la promotion (zoom)

 


Promotion 2013 : Général Martial Valin (voir biographie)




(© AEA)
Saint Cyrien de la promotion 1917, il intègre l’armée de l’air en 1926. En 1940, il devient colonel et rallie la France libre puis développe et dirige les Forces aériennes françaises libres (FAFL) avant de les commander en juillet 1941.
Nommé général, il réorganise le transport aérien militaire ainsi que les unités parachutistes. Jusqu’en 1944, en même temps que commandant des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne, il est chef d’état-major général adjoint de l’armée de l’air et chef de la mission de l’air à Londres. En août 1944, il participe à la Libération de Paris à la tête des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Chef d’état-major de l’armée de l’air de 1944 à 1946, puis chef de la délégation militaire française aux Nations unies, il est nommé Inspecteur général de l’armée de l’air de 1947 à 1957.
Il reste le seul général de l’armée de l’air à avoir été maintenu sans limite d’âge, dans l’état-major général, pour avoir commandé en chef devant l’ennemi. Il décède le 19 septembre 1980.







Insigne de la promotion (zoom)



Promotion 2014 : Sous-lieutenant Adolphe Pégoud





Zoom sur l'insigne





(© Ecole de l'air)
Né le 13 juin 1889 à Montferrat, il est le troisième enfant d'une famille d'agriculteurs. Ingénieux et intrépide, le jeune Célestin Adolphe Pégoud rêve d'aventure et délaisse le travail de la terre à seulement 14 ans pour tenter sa chance à Paris. Il attend patiemment l'âge de ses 18 ans pour s'engager dans l'armée. Il commence sa carrière militaire le 8 août 1907 comme cavalier au 5e Régiment de chasseurs d'Afrique en Algérie, puis au Maroc. De retour en métropole en janvier 1909, il est affecté au 12e Régiment de hussards à Gray (Haute-Saône) puis, un an plus tard, au 3e Régiment d'artillerie coloniale de Toulon. C'est là qu'il fait une rencontre décisive avec le capitaine Louis Carlin, un officier passionné d'aviation. Se liant d'amitié, tous deux sont mutés au camp de Satory, près de Versailles où Pégoud fait son premier vol comme passager en octobre 1911 : c’est une véritable révélation !
De retour à la vie civile à la fin de son engagement de cinq ans en février 1913, il apprend le pilotage, obtient son brevet le 1er mars 1913, et est engagé par Louis Blériot
une semaine plus tard comme pilote d'essai pour tester toutes les nouvelles améliorations techniques et inventions, comme l'aéroplane à trolley devant permettre à un avion de s'arrimer à un câble tendu le long de la coque des navires.
Le 19 août 1913, il réussit un saut en parachute au départ de l'aérodrome de Châteaufort dans les Yvelines en abandonnant au-dessus du domaine de la Geneste un avion sacrifié pour l'occasion, un vieux Blériot XI
. Avec l'inventeur Frédéric Bonnet qui a mis au point ce système de parachute fixé sur le fuselage, ils démontrent ainsi l'efficacité d'un tel dispositif en cas d'avarie dans les airs. Pendant que l’audacieux Pégoud descend "en père peinard" (note-il dans ses propres carnets aujourd'hui disparus), son avion, alors livré à lui-même, forme dans le ciel de curieuses arabesques avant de s’écraser au sol. Dès cet instant, Pégoud est convaincu qu’un avion peut effectuer des manœuvres jusqu’ici impensables qui permettraient, dans bien des cas, de sauver la vie de pilotes en situations jugées désespérées, et il va le prouver. Le 1er septembre 1913, Pégoud exécute à Juvisy-sur-Orge (Essonne), en présence de Louis Blériot, le premier vol "tête en ba" de l’histoire, sur 400 mètres. C’est un nouvel exploit qu'il réitère le lendemain, à Buc (Yvelines) sur 700 mètres devant des représentants de l’aviation civile et militaire. Quelques semaines plus tard, toujours à Buc, il réalise le 21 septembre 1913 une série de figures acrobatiques et termine son programme en "bouclant la boucle", l'un des tous premiers loopings (avec celui de Pyotr Nesterov). Dès lors, c’est la gloire. Toute la presse s’empare de l’événement. Il est acclamé, ovationné. Ses exhibitions sont plébiscitées partout en Europe jusqu’en Russie. Sa popularité est sans égale, y compris en Allemagne.
Pourtant, sur le point de partir aux États-Unis faire ses démonstrations, il reçoit un ordre de mobilisation : la Première Guerre mondiale vient d’éclater.
Il est d'abord affecté à la défense de Paris
et obtient sa première citation en octobre 1941 pour une mission de renseignement à Maubeuge. Le mois suivant, son avion est touché et il doit planer sur plus de 10 km pour rejoindre les lignes françaises. Le 5 février 1915 il abat deux avions ennemis et force le troisième à atterrir côté français. En avril 1915, il est affecté à l'escadrille MS 49 à Belfort. Le 18 juillet, il remporte sa sixième victoire aérienne, ce qui lui vaut une seconde citation à l'Ordre de l'Armée et devient officiellement le premier "As" de la guerre 1914-1918.
Malheureusement, au matin du 31 août 1915, le sous-lieutenant Célestin Adolphe Pégoud mène son dernier combat. Il est opposé seul au caporal Otto Kandulski et au mitrailleur lieutenant Von Bilitz. Pégoud est abattu d'une balle à la tête à 2 000 m d'altitude au-dessus de Petit-Croix, à l'est de Belfort, à l'âge de vingt-six ans. Il vient d'être nommé au titre de Chevalier de la Légion d'honneur avec attribution de la Croix de Guerre avec palmes. Il ne le sut jamais. Le 6 septembre, l'équipage allemand revient sur les lieux du combat et y lance une couronne de laurier portant l'inscription "À Pégoud, mort en héros pour sa Patrie". Le 18 mai 1916 le pilote français Roger Ronserail abat lors d'un combat aérien l'Allemand Otto Kandulski et venge ainsi la mort d'Adolphe Pégoud. L'exploit de Roger Ronserail lui vaut l'appellation "du vengeur de Pégoud".
Adolphe Pégoud repose au cimetière Montparnasse à Paris
où sa dépouille a été transférée en octobre 1920 lors d’une cérémonie à Notre-Dame.
Un monument commémoratif est érigé le 23 septembre 1917 à l'emplacement exact où il s'est écrasé. Ce monument est transféré le 15 mai 1982 au centre du village de Petit-croix
. Montferrat, son village natal a également fait édifier un monument à sa mémoire et une stèle au milieu du monument aux morts le célébre.

Décorations françaises :

- Chevalier de la Légion d'Honneur
- Médaille Militaire
- Croix de guerre 1914-1918
- Médaille commémorative du Maroc avec agrafe Casablanca

Heures de vol - Victoitres aériennes - Missions de guerre :
- 6 victoires homologuées

Hommages rendus :
- Musée Célestin Adolphe PÉGOUD, commune de Montferrat (38)

Insigne de la promotion (zoom)


(© Ecole de l'air)



Promotion 2015 [1ère promotion "École de l'air" regroupant les élèves de l'EA, de l'EMA et du CSEA (*)] : Marcel Dassault




Zoom sur l'insigne
(© Ecole de l'air : ecole-air.fr)
Après Louis Blériot et Clément Ader, il s’agit du troisième civil à être ainsi distingué, sur 80 promotions.
Homme de volonté, de conviction, de passion et de courage, Marcel Dassault (1892-1986) a toujours voulu donner à la France les meilleurs outils pour sa défense. Ayant surmonté de nombreux défis techniques et industriels, il aurait pu faire sienne la devise de l’Armée de l’air : "Faire face". Il a démontré cette force de caractère de manière héroïque pendant l’Occupation quand, patriote intransigeant, il a préféré être déporté à Buchenwald plutôt que de collaborer avec l’envahisseur.
De l’hélice Éclair, ayant équipé le Spad VII de Georges Guynemer en 1916, aux Mirage
et aux Rafale, en passant par les Flamant et les Falcon de transport et de liaison, l’engagement de Marcel Dassault a toujours permis aux ailes françaises de disposer des meilleurs aéronefs et équipements.
En récompense des services rendus au pays, il a été décoré de la plus haute distinction française, la Grand-croix de la Légion d’Honneur.
Marcel Dassault est décédé le 17 avril 1986. Un hommage exceptionnel lui a été rendu par le Gouvernement, les plus hautes autorités de l’État ainsi que par la presse nationale et internationale lors de ses obsèques qui, geste unique envers un industriel français, se sont déroulées aux Invalides.
Le choix du parrain d’une promotion constitue un hommage fort à ce dernier. L’année 2016, centenaire du premier produit aéronautique de Marcel Dassault et trentenaire de sa disparition, est l’occasion pour l’armée de l’air de rendre hommage à ce grand homme de l’aéronautique française.

(© Ecole de l'air : ecole-air.fr)
(*)Dans la continuité du plan « Unis pour faire face », l’École de l’air a rassemblé en 2015 ses élèves officiers au sein d’une promotion unique [...]. L’École de l’air, l’École militaire de l’air et le Cours spécial de l’École de l’air ont ainsi fusionné pour la première fois pour reprendre l’appellation originelle : École de l’air.



Promotion 2016 : Général Roland Glavany




Zoom sur l'insigne
(©Actualité de l'Armée de l'air du 11/07/2017)
Né le 20 avril 1922 à Nantes, Roland Glavany est reçu à l’Ecole de l’air en septembre 1940, et a suivi sa formation initiale dans les conditions particulières de l’Armée de Vichy. Il obtient son brevet de pilote sur MS-230, mais l’invasion de la zone libre par les Allemands en novembre 1942 convainc ce jeune officier gaulliste de rejoindre l’Afrique du nord pour se battre. Il passe en Espagne et rejoint Alger où il s'engage dans le bataillon de choc. Créé en mai 1943, sous les ordres du commandant Fernand Gambiez, le bataillon de choc avait pour vocation de former des petits groupes qui devaient être parachutés en France pour encadrer les maquis des Forces françaises de l’intérieur. On considère aujourd’hui le bataillon de choc comme le précurseur des forces spéciales
.

À peine un mois après son arrivée au «Choc», Roland Glavany est engagé dans une première mission, suite à la défection de dernière minute d’un officier. C’est la libération de la Corse, où il débarque le 14 septembre 1943 sur le contre-torpilleur le Fantasque.

Cantonné à Calvi, le "Choc" se prépare pour la libération de la France. En fait, ce sera d’abord l’île d’Elbe en juin 1944, quelques jours après le débarquement de Normandie. La mission du bataillon de choc est de réduire, par surprise, les batteries d’artillerie qui menacent les plages. Les pertes sont élevées et Roland Glavany est gravement blessé au deuxième jour des combats.

Deux mois plus tard, il est suffisamment remis pour participer au débarquement de Provence dans la baie de Cavalaire. Le "Choc" ne fait pas partie de la vague d’assaut initiale. On le tient en réserve pour d’autres missions difficiles, comme la prise de Toulon. Alors qu’il est sur les pentes du Mont-Faron, Roland Glavany est à nouveau blessé au pied. Impossible pour lui de continuer à se battre, il doit marcher avec deux cannes. Avec le bataillon, il remonte la vallée du Rhône devant une armée allemande en fuite. Le 10 septembre, ils sont vers Dijon, en avant-garde, quand sa section tombe sur un poste allemand. Une mitrailleuse ouvre le feu. Roland Glavany est à nouveau touché. Pour lui, la guerre est terminée : elle aura duré un an.

Roland Glavany va renouer avec sa vocation première. Au terme d’une longue convalescence, il reprend son cursus de pilote là où il l’avait arrêté. A Meknès, au Maroc, il devient pilote de chasse et rejoint l’escadron de reconnaissance (ER) 2/33 "Savoie" en Allemagne sur P-51 Mustang.

En 1948, il entre à Sup'Aéro et sera embauché à sa sortie comme ingénieur et pilote d'essai chez Dassault. Il vole sur Mirage III, Mirage IV, Mystère IV, Vautour et Étendard IV. En 1958, il est le premier pilote européen à franchir Mach 2.

Il réintègre l’Armée de l’Air en 1959, qui l’envoie aussitôt un an en Algérie, comme officier air détaché au sein de la 10e division parachutiste.

Revenu en métropole, il reçoit le commandement successif de plusieurs unités de l’Armée de l’Air, en particulier des bases aériennes d’Istres et Mont-de-Marsan mais également des écoles de l’Armée de l’Air. Il quitte le service actif en 1978 au grade de général de corps aérien.

Il est également président de l’association "Les Ailes Brisées" et du "Souvenir Français". En 2013, il publie ses souvenirs dans un ouvrage intitulé "Du bataillon de choc au Mirage".

Le général Roland Glavany, Grand-Croix de la Légion d’honneur, décède le 16 janvier 2017.

Voir fichier pdf "Promotion 2016 Général Glavany"

(©Actualité de l'Armée de l'air du 11/07/2017)


Promotion 2017 : Général Robert Aubinière




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(© Ecole de l'air)
Robert Aubinière est né à Paris en 1912. Entré à l'École polytechnique en 1933, il en sort en octobre 1935 et rejoint les rangs de l'Armée de l'air, il est affecté à la 61ème escadre dans un groupe fixé à Blida en octobre 1936.
À la déclaration de guerre, il se trouve en Algérie où il commande, avec le grade de lieutenant, une escadrille à la tête de laquelle il accomplit des missions de reconnaissance sur la Tripolitaine et deux missions de bombardement sur la Sardaigne.
En juin 1943, il quitte l'Algérie pour Londres et les services spéciaux. Il est affecté, à sa demande, au Bureau central de Résistance et d'Action que dirige le colonel Passy.
Le 15 décembre 1943, il est parachuté sur la France occupée, à Is-sur-Tille près de Dijon, et avec l'aide de la Résistance, il rejoint Lille comme chef des opérations de la région A qui couvre cinq départements du Nord. Il est arrêté par la Gestapo en avril 1944, emprisonné à Lille puis déporté politique en Allemagne, à Sachsenhausen, puis à Ravensbrück, et enfin à Neubrandenburg, un camp de travail où se fabriquent des éléments des VI et des V2.
En 1945, Neubrandenburg est libéré par les Russes. Les gardiens SS ont disparu quelques jours auparavant et ses compagnons de captivité l'élisent responsable du camp. Il les représente auprès des Russes ; il publie un journal du camp intitulé Liberté qui n'aura qu'un seul numéro avant d'être interdit par les Russes. Il rentre en France fin mai 1945 ; il était porté disparu ; sa famille était sans nouvelle de lui. Il prend trois mois de repos et réintègre l'Armée de l'air où il poursuit, pour un temps, une carrière militaire classique : direction des études de l'École de l'air, École de guerre aérienne, état-major de la 5ème région aérienne.
En 1949, il est nommé commandant de la Base-école de Rochefort ; il attachait beaucoup de prix à l'action originale de formation qu'il avait menée, à Rochefort, pour les apprentis mécaniciens ; elle lui avait valu les palmes académiques.
En septembre 1957, il est nommé directeur du Centre interarmes d'essais d'engins spéciaux de Colomb-Béchar dont sont venus bon nombre des premiers cadres du CNES. Il le quitte en 1960 pour prendre très brièvement la direction de l'École de l'air de Salon où il accueille le général de Gaulle.
Le délégué général à l'Air, Jean Blancart, le nomme à la Direction technique et industrielle de l'aéronautique qu'il quittera en 1962, au moment de la création du CNES ; il devient le premier directeur général de l'Agence spatiale nationale, fonction qu'il occupera jusqu'en 1971.
Durant cette période, il exercera aussi la présidence du Conseil de l'ELDO puis, en 1972, il acceptera la tâche ingrate de Secrétaire général de cet organisme que toute son énergie ne pourra sauver du naufrage. Mais il aura la joie de voir que sur les ruines de cette première entreprise européenne dans le domaine des lanceurs, ses anciens collaborateurs ont su édifier le programme Ariane.
Robert Aubinière fait partie de ceux, très peu nombreux, dont on peut être sûr que, sans eux, les choses de l'espace ne seraient pas, dans notre pays, ce qu'elles sont aujourd'hui. Avec le président Jean Coulomb, auquel le liait une entente indéfectible, il a non seulement construit une institution spatiale capable d'exprimer la volonté politique de la France, mais il lui a donné, dans sa relation avec l'industrie et avec la communauté scientifique, les lignes d'action qui ont assuré au programme spatial une large assise nationale.

Décès : 5 décembre 2001 (à 89 ans) (source Wikipédia)

DÉCORATIONS FRANÇAISES
· Croix de Guerre 1939 – 1945 avec Palme
· Commandeur de l’Ordre national du Mérite
· Grand Officier de la Légion d’Honneur
· Médaille de l’Aéronautique
· Médaille Commémorative 39-45
· Médaille de l’Afrique du Nord*
· Membre d'Honneur de l'Académie de l'Air et de l'Espace
 
* La médaille de l’Afrique du Nord ne se porte plus et est remplacé par la médaille de reconnaissance de la nation (même ruban)

CITATIONS
Décret du 19-11-1945 - Nomination au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur :
« Officier supérieur de l'Armée de l'air, volontairement engagé dans les services actions des forces combattantes. S'est fait parachuter en territoire occupé par l'ennemi afin d'organiser et de mettre en action des éléments d'attaque et de destruction, faisant preuve d'une admirable ardeur, a pendant plusieurs mois, exécuté activement sa dangereuse missions avec plein succès, animant ses subordonnés par son courage. Arrêté par la Gestapo le 13 avril a été déporté en Allemagne. »
Citation à l'Ordre de l'Armée :
Décision n°22 du 24 juin 1944
« Chef d'opération d'une haute valeur morale et d'un esprit de décision au-dessus de tout éloge, a fait preuve, au cours de sa mission, des plus grandes qualités de commandement, sachant inculquer à tous ses camarades l'allant et l'esprit de sacrifice dont il était lui-même un vivant symbole. »
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Décision n°26 du 27 juin 1940
« Commandant d’Escadrille de premier ordre, a donné le plus bel exemple à ses équipages dans l’exécution de 2 bombardements et de plusieurs reconnaissances lointaines »
Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze


(© Ecole de l'air)


Promotion 2018 : Commandant Caroline Aigle




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(© Ecole de l'air)
Caroline Aigle est née le 12 septembre 1974 à Montauban. Elle grandit loin de la métropole, au gré des affectations de son père, médecin militaire. La Guyane, La Réunion, la Mauritanie sont autant de terres d’aventures que parcourt cette fillette avide de découvertes.
À quatorze ans, de retour en métropole, elle décide de faire ses premiers pas dans l’armée en intégrant le lycée militaire de St Cyr l’École, pour y suivre son frère rentré un an auparavant. Elle se fait notamment remarquer pour son goût de l’effort : 24 titres sportifs engrangés toutes compétitions confondues en trois ans de scolarité.
En septembre 1992, elle entre au Prytanée national militaire de La Flèche et se fixe l’objectif d’intégrer l’École polytechnique. Son goût pour l’aviation nait et grandit durant ses deux années de classe mathématiques supérieures et spéciales.
En juin 1994, elle est reçue à l’École polytechnique, mais aussi à l’École normale supérieure (ENS) ainsi qu’à l’École nationale supérieure d’ingénieurs des études et techniques d’armement (ENSIETA). Elle choisit l’X pour côtoyer le milieu militaire, milieu dans lequel elle se sent à l’aise. Elle effectue son service national, à l’École d’application de l’Infanterie, puis au sein du 13e Bataillon de chasseurs alpins, à Chambéry.
En 1995, l’armée de l’air ouvre la spécialité pilote de chasse au personnel féminin. Caroline Aigle saisit cette opportunité : elle veut alors s’engager dans l’armée de l’air. Elle est nommée Lieutenant le 1er septembre 1996. Une fois sa formation académique terminée à l’École polytechnique, elle entre à l’École de l’air de Salon-de-Provence à l’automne 1997, directement en 3e année.
Elle débute sa formation aéronautique sur EMB312F Tucano à Salon, puis vole sur Alphajet à Tours. Le vendredi 28 mai 1999, elle est "macaronée" pilote de chasse et reçoit son brevet des mains du Général Jean Rannou, alors chef d’état-major de l’armée de l’air.
A la sortie de l’École de transition opérationnelle (ETO) à Cazaux, elle est affectée à l’escadron de chasse 2/2 Côte d’Or, équipé du fleuron de l’armée de l’air française, le Mirage 2000-5, sur la base aérienne de Dijon-Longvic. Caroline Aigle est ainsi la première femme pilote de chasse à être affectée au sein d’un escadron de combat.

Pilote opérationnel en juillet 2001, puis sous-chef de patrouille et enfin chef de patrouille en 2004, elle réalise de nombreux exercices, notamment au Brésil et en Finlande, et participe à l’exercice "Maple Flag" au Canada en juin 2003. Elle assure par ailleurs de nombreuses missions de Permanence opérationnelle ("PO") sur les bases d’Orange, Mont-de-Marsan ou Lann Bihoué. En 2005, nommée Commandant, Caroline Aigle, surnommée "Caro", devient commandant d’escadrille de la SPA57 "La Mouette".
 Toujours en quête de nouveaux défis, Caroline Aigle ambitionne de devenir spationaute et passe le concours de l’EPNER (École du Personnel Navigant d’Essai et de Réception). En parallèle, elle est mutée en juin 2006 à Metz, sur la BA128, au bureau maitrises des risques du Commandement des forces aériennes. Elle reprend alors ses études de russe et de physique, dans le but de postuler à l’Agence Spatiale Européenne, et se lie d’amitié avec Claudie Haigneré, première spationaute française. Elle vise la phase de sélection des futurs astronautes européens prévue début 2008 au Centre européen des astronautes de Cologne.
En février 2007, elle apprend qu’elle est touchée par un cancer de la peau. Elle n’en abandonne pas pour autant ses projets et poursuit courageusement sa thèse dans un laboratoire de caléfaction jusqu’en juillet. Gravement atteinte par la maladie, Caroline Aigle décède le 21 août 2007 après avoir lutté de toutes ses forces pour faire naître son deuxième enfant.
Sportive accomplie, championne de France militaire de triathlon 1997, championne du monde militaire de triathlon par équipe 1997 et vice-championne du monde militaire de triathlon par équipe 1999, elle totalise 1524 h de vol et est décorée de la médaille de la défense nationale (bronze, 1995, troupes de montagne ; argent, 1999, armée de l’air ; or, 2005, force aérienne de combat) ainsi que de la médaille de l’Aéronautique à titre posthume.

Décorations françaises :

Médaille de la défense nationale (bronze, 1995, troupes de montagne ; argent, 1999, armée de l’air ; or, 2005, force aérienne de combat)

Médaille de l’Aéronautique

(© Ecole de l'air)

Voir aussi



Promotion 2019 : Lieutenant-colonel Pouliquen




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(© Ecole de l'air)
Joseph Pouliquen est né le 20 novembre 1897 à Saint-Malo en Ille-et-Vilaine. Son père était greffier en chef au tribunal civil de Saint-Malo. Après avoir obtenu la première partie de son baccalauréat, il décide, à l'âge de dix-sept ans, de s'engager pour la durée de la guerre, en mars 1915.
Incorporé à Dinan, il se porte volontaire pour les Dardanelles avec le 176ème Régiment d'infanterie. De retour d'expédition, le caporal Pouliquen part effectuer à Saint-Cyr un stage à l'issue duquel il est nommé sergent. Il est ensuite affecté au 26ème Régiment d’infanterie et envoyé au front où il est blessé, en avril 1917, au Chemin des Dames.
Déclaré inapte à la vie dans les tranchées, il obtient en janvier 1918 son brevet de pilote pour ensuite prendre les commandes d'un bombardier Breguet biplan. Après environ 30 missions qui l'ont entraîné jusqu'en Tchécoslovaquie où il en a effectué une vingtaine d'autres, il est démobilisé, en novembre 1919, avec quatre citations à sa Croix de Guerre et la Médaille militaire.
Rapidement passé sous-lieutenant dans la réserve, il commence alors une brillante carrière dans la presse, étant notamment le créateur des célébres petites annonces du quotidien Paris Soir.
Mobilisé en 1939 avec le grade de capitaine, Joseph Pouliquen est affecté à Toulouse puis à Orly et enfin, en avril 1940, dans le désert de Syrie comme commandant de la base aérienne de Palmyre.
C'est au Liban, en juin, qu'il apprend la capitulation. Démobilisé en novembre 1940, il rentre à Saint-Malo où, refusant d'abandonner la lutte, il décide de rallier les Forces Françaises Libres. Ne pouvant gagner l'Angleterre par la mer, il parvient à passer en Zone libre où il retrouve ses amis de Paris Soir. Le directeur du journal lui établit alors un prétendu « ordre de mission » le chargeant d'effectuer des reportages en Afrique.
En avril 1941, il réussit à gagner Oran puis Alger ; après un long voyage et 400 kilomètres à pied dans la brousse, le capitaine Pouliquen parvient enfin à Freetown en Sierra Leone où il signe son engagement dans les Forces Françaises Libres, le 29 septembre 1941.
Volontaire pour une mission à Beyrouth et désirant être affecté dans une unité combattante, il est nommé, en novembre 1941, adjoint du commandant Tulasne
, commandant le Groupe de chasse "Alsace". Le Groupe est alors chargé de la défense d'Haïfa avec des appareils en piteux état puis de missions de convoyage d'appareils neufs. Le 25 janvier 1942, Joseph Pouliquen prend la tête du Groupe "Alsace" sur les rives du canal de Suez en pleine campagne de Libye.
Quelques jours plus tard, il prend également, pour deux mois, le commandement du Groupe de bombardement "Lorraine" dont le personnel est envoyé immédiatement au repos en Syrie. Il est promu au grade de commandant le 15 mars 1942. Sous ses ordres, après Bir-Hakeim, en juin 1942, le Groupe "Alsace" participe activement à la campagne de Libye et particulièrement à la défense de la ville d'Alexandrie menacée par les forces italo-allemandes commandées par le général Rommel.
En septembre 1942, à Beyrouth, le commandant Pouliquen apprend qu'il lui est confié la mission de former un nouveau groupe de chasse destiné à se battre sur le front de l'Est aux côtés de l'Armée Rouge. Il entreprend alors la formation du Groupe de chasse n° 3, bientôt appelé "Normandie", qui rejoint bientôt, sous sa direction, l'Union soviétique.
En mars 1943 il quitte le commandement du "Normandie" pour retourner en Angleterre où il est nommé, en juin, commandant adjoint du Groupe de bombardement "Lorraine" avec lequel il accomplit plusieurs missions au-dessus de l'Allemagne comme mitrailleur de tourelle.
En février 1944, il est nommé adjoint au colonel commandant les FAFL en Grande-Bretagne et affecté en qualité d'officier supérieur de liaison auprès du commandement britannique du Wing 145 pour les opérations de Normandie, du nord de la France et de Belgique.
Promu lieutenant-colonel en mars 1945, il retourne au combat avec le "Lorraine" à la fin du mois d’avril 1945, effectuant cinq nouvelles missions offensives sur Brême et Hambourg notamment.
Démobilisé un an plus tard, Joseph Pouliquen s'établit comme antiquaire à Saint-Paul-de-Vence. En 1974, il quitte le Midi pour retrouver sa ville natale de Saint-Malo dont il est fait citoyen d'honneur en 1980. Joseph Pouliquen est décédé le 24 septembre 1988 à Paris, à l'Institution Nationale des Invalides. Ses obsèques se sont déroulées en l'église Saint-Louis-des-Invalides. Il a été inhumé à Saint-Méloir-des-Ondes en Ille-et-Vilaine.

Décorations françaises
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18 (4 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Croix de Guerre des TOE (1 citation)
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye

Décorations étrangères
• Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique
• Ordre de la Guerre pour la Patrie (URSS)
• Ordre de la Victoire (URSS)
• Croix de Guerre Tchécoslovaque
• Croix de Guerre Yougoslave

(© Ecole de l'air)



Promotion 2020 : Lieutenant-colonel Charles Felix Pijeaud




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(© Ecole de l'air)
Charles Félix Pijeaud voit le jour le 12 décembre 1904 à Sanary-sur-Mer dans le Var. À l’âge de dix ans, il perd son père artiste-peintre, tombé au champ d’honneur lors des premières batailles de la Grande Guerre. Ce tragique évènement fait officiellement de Charles Félix Pijeaud un pupille de la nation en 1919.
Il poursuit ensuite sa scolarité dans des établissements du secondaire à Toulon et à Nice avant d’intégrer l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1924 (promotion du Rif). C’est à l’issue de sa formation qu’il choisit de rejoindre les rangs de l’aviation. Il suit donc des cours à l’école spéciale d’aéronautique de Versailles en tant que sous-lieutenant avant d’obtenir son brevet de pilote en janvier 1928.
En juin 1928, Charles Félix Pijeaud est promu lieutenant. Il demande alors à être affecté en Algérie, à Oran au sein de la 2ème escadrille du 2ème groupe d’aviation de La Sénia
. Ainsi, il est engagé dans différentes opérations dans le Sud oranais (1931-1932), au cours desquelles il reçoit deux citations. Il est ensuite promu capitaine en 1933 et quitte Oran deux ans plus tard.
En mars 1935, le capitaine Pijeaud est de retour en métropole où il connaît une brève affectation (jusqu’en septembre 1937) à la base aérienne de Reims
. Sa carrière prend alors un tout autre tournant lorsqu’en 1939, après être entré à l’École supérieure de guerre, il est breveté d’État-Major devenant ainsi commandant. Renvoyé en Algérie, il est affecté à Alger d’août à décembre 1939. Toutefois, il est rappelé en métropole lors de la campagne de France puis affecté à l’État-Major de l’aviation malgré son désir de servir dans une unité combattante. Cependant, face aux avancées de l’armée allemande, l’État-major et le Commandant Pijeaud sont contraints de se replier à Bordeaux.
L’armistice est prononcé le 22 juin 1940 par le maréchal Pétain mais le commandant Pijeaud refuse l’idée de la défaite. Il répond donc à l’appel du général de Gaulle en choisissant de rallier Londres. Pour y parvenir, il rejoint Port-Vendres le 25 juin 1940, puis prend un bateau jusqu’en Angleterre en passant par le détroit de Gibraltar. Une fois arrivé, il prend les fonctions de chef d’État-Major des Forces Aériennes Françaises Libres, il est plus tard promu Lieutenant-Colonel.
C’est fin août 1940 que le Lieutenant-Colonel Pijeaud quitte l’Angleterre pour rejoindre les combats en Afrique. En effet, il prend part à différentes opérations à Dakar, puis à Brazzaville (République du Congo, Congo ex-Français) mais aussi au Tchad. Il est d’ailleurs légèrement blessé en novembre 1940 à la suite d’un accident d’avion.
Il regagne Londres début 1941 après un long rapatriement de plus de trois mois. Toujours chef d’État-Major des FAFL, il travaille d’abord seul à la création du groupe de chasse «Île-de-France»
, puis à la formation des premiers corps féminins de l’air. Cependant, dès juillet 1941, le Lieutenant-Colonel Pijeaud est placé sous les ordres du colonel Martial Valin qui vient d’être nommé au commandement des FAFL. C’est donc en étroite collaboration avec ce dernier que le lieutenant-colonel Pijeaud poursuit la conduite de ses projets, rendus notamment possibles grâce à une bonne entente avec le gouvernement britannique.
Néanmoins, son désir des premières heures de servir dans une unité combattante ne s’est pas estompé. En effet, à l’automne 1941 il demande à rejoindre le groupe réservé de bombardement n°1 (GRB 1)
. Il y effectue différentes opérations en Libye au sein de cette unité qui sera rapidement renommée groupe de bombardement «Lorraine» et dont il sera amené à être le commandant à partir du 17 décembre 1941.
Le 20 décembre, accompagné de 3 squadrons, le Lieutenant-Colonel Pijeaud et son groupe réalisent une mission de bombardement visant des colonnes allemandes dans le secteur de Benghazi (Libye). Lors du raid, l’attaque d’un grand nombre de Messerschmitt 109 provoque la dislocation de la formation alliée et endommage lourdement l’appareil du Lieutenant-Colonel Pijeaud. Son avion en feu, ce dernier donne alors l’ordre à son équipage de sauter. Son observateur nommé Gaston Guigonis parvient à rejoindre les camps alliés après une longue marche de 5 jours mais malheureusement, le sergent Delcros, mitrailleur, disparaît sans donner aucun signe de vie. Quant au Lieutenant-Colonel Pijeaud, grièvement brûlé au visage et aux mains, il est capturé lors de son atterrissage par une patrouille italienne. Souffrant de blessures trop importantes, il est envoyé à Derna (Libye) pour y être hospitalisé. Bien qu’aveugle et blessé, il parvient à s’évader et à se cacher pendant quelques heures avant de s’apercevoir que les Italiens fuient la ville. Il retourne alors à l’hôpital pour y attendre l’arrivée des alliés. Il y restera seul pendant 4 jours avant d’être récupéré par les premiers britanniques pénétrant dans la ville. La gravité de son état force les alliés à l’évacuer vers Alexandrie (Égypte), mais malgré les soins lui étant prodigués sur place, le Lieutenant-Colonel Pijeaud décède des suites de ses blessures le 6 janvier 1942. Il est ensuite inhumé au cimetière militaire français d’Alexandrie.

Son épouse Colette, restée en France et résistante déportée, connaîtra aussi un destin tragique, décédée en décembre 1943 au camp de concentration de Ravensbrück.

Décorations françaises
• Chevalier de la Légion d’Honneur.
• Compagnon de la Libération - décret du 26 mars 1942.
• Croix de Guerre 39/45 avec palme.
• Croix de Guerre des TOE (2 citations).
• Médaille de la Résistance.
• Médaille Coloniale avec agrafes «Sahara», «Maroc».
• Croix du Combattant.
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre.

Décorations étrangères
• Mention in Dispatch (GB).
• Officier du Nichan Iftikhar.

Citations
• 1 citation à l’ordre de l’armée (Croix de guerre TOE avec palme).
• 1 citation à l’ordre de la division (Croix de guerre TOE avec étoile d’argent).
• 1 citation à l’ordre de l’armée (Croix de Guerre 39/45 avec palme).

Hommages rendus
• Charles de Gaulle : « J’aurais fait de Pijeaud le Leclerc de l’armée de l’air ».
• Pierre Clostermann lui consacre un chapitre dans son œuvre Feux du ciel.
• Rue « Félix Pijeaud » à Sanary-sur-Mer dans le Var.
• Place « Lieutenant-Colonel Pijeaud » à Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon).
• Cérémonies commémoratives, notamment le 6 janvier 2012 pour le 70e anniversaire de sa mort.
(© Ecole de l'air)

Le lieutenant-colonet Charles Pijeaud est aussi le parrain de la base aérienne 104 d'Al Dhafra (EAU)
.



(© Ecole de l'air)



Promotion 2021 : Colonel James Denis



(© Ecole de l'air)
Georges James DENIS voit le jour le 1er février 1906 à La Jarrie-Audouin (Charente-Maritime) dans une famille de propriétaires terriens. Quand éclate la Première Guerre mondiale, James Denis est un jeune garçon de huit ans qui se montre fasciné par les récits des combats des grands as de la guerre et voue notamment une grande admiration au capitaine Georges Guynemer.
Il s’engage volontairement à 19 ans dans l'aviation, où il est d'abord mitrailleur au 33ème régiment d’aviation de Mayence (Allemagne occupée)
avant d'obtenir son brevet de pilote militaire en 1929. Il est alors affecté au 4ème escadron du deuxième groupe du même régiment (ancienne escadrille SPA 81) [*] où il vole sur Nieuport 29. En 1930, son unité quitte finalement la Rhénanie pour s’installer à Châteauroux jusqu’en 1936, où elle devient la 4ème escadrille de la 3ème escadre de chasse, puis enfin à Dijon.
En 1938, des problèmes de santé le contraignent à abandonner la chasse et il se voit alors affecté sur la base de Saint-Jean d’Angély au groupe aérien régional GAR 545
où il échappera à la mort en sautant en parachute d’un Breguet 27 qui se disloque en plein vol. Au début de la guerre, sa demande de rejoindre son ancienne unité opérationnelle est refusée, mais en entendant l’appel du 18 juin du géneral De Gaulle, refusant la défaite il part dès le lendemain pour l’Angleterre (terrain de Newquay) à bord d’un Farman 222, accompagné de son commandant d’escadrille, le capitaine Georges Goumin et quelques sous-officiers. Le 24 juin il rencontre le général de Gaulle avant d'être envoyé le mois suivant en Operational Training Unit (OTU) à Sutton Bridge sur Hurricane. Il refuse de signer un contrat d’engagement dans la Royal Air Force et s’engage chez les FAFL. Il est ensuite affecté en tant qu’instructeur pour former les pilotes étrangers francophones.
Il est ensuite envoyé à Dakar sous les ordres du commandant Lionel de Marmier
, à bord du Pennland. Le but est pour le géneral De Gaulle de rallier à sa cause l’Afrique orientale française. Après la bataille de Dakar, les sept pilotes de chasse de la France libre, dont le sous-lieutenant James Denis, chef de groupe, débarquent le 8 octobre 1940 à Douala (Cameroun) où ils mènent des combats aériens sur Dewoitine 520 contre les troupes vichystes du Gabon. Cette escadrille, alors connue localement sous le nom d’escadrille Denis est ensuite envoyée à Ismaïlia (Egypte) pour défendre le Canal de Suez avec, comme moyens, six Hurricanes.
En mars 1941, l’escadrille part ensuite en Grèce pour être rattachée au Squadron 33. Cependant, pour des raisons diplomatiques, sur pression du gouvernement de Vichy sur la Grèce, les pilotes de l'escadrille sont rapidement renvoyés en Égypte et l’escadrille Denis devient alors la 1ère escadrille de chasse de la France libre (EFC1)
. Leur mission est de se rendre à Tobrouk, un port de Libye en cours d'encerclement par les forces de I'Axe, pour y renforcer la défense du camp, en étant rattaché au Squadron 73. Ils y livreront des combats sans merci contre les avions de la Regia Aeronautica renforcés par la Lufftwaffe en très large infériorité numérique, et ils parviennent cependant à remporter de nombreuses victoires aériennes contre des Ju87 « Stuka » et Fiat CR 42 en moins de deux mois.
Le 21 juin 1941, l’EFC1 devient la première unité militaire à recevoir la croix de la Libération, totalisant 17 victoires aériennes. Après sa dissolution au Liban en août 1941 et la constitution quelques jours plus tard à Rayack du Groupe de Chasse "Alsace"
, James Denis prend le commandement de la 1ère escadrille de cette nouvelle unité.
Promu capitaine, James Denis prend le commandement du groupe "Alsace" d'août 1942 à janvier 1943 date à laquelle le groupe est rapatrié en Grande-Bretagne
.
James Denis devient ensuite chef du 2e Bureau de l'Etat-major de l'Air à Beyrouth puis à Rayack avant d'être attaché au Commissariat à l'Air à Alger. Il est nommé, à la libération, officier expert à la Commission de la Défense nationale au Palais-Bourbon.
Il termine la guerre avec le grade de commandant.
Après avoir pris sa retraite de l'Armée comme colonel en 1954, James Denis devient administrateur de sociétés.
James Denis est décédé le 21 juin 2003 à Niort. Il est inhumé à La Jarrie-Audouin.

Décorations françaises
• Chevalier de la Légion d’Honneur.
• Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 1939/1945 (8 citations)

Décorations étrangères
• Distinguished Flying Cross (Grande Bretagne)
• Air Medal (États-Unis)
• Commandeur de George 1er de Grèce
• Chevalier de l'Aigle Blanc (Yougoslavie)
• Commandeur du Ouissam Alaouite (Maroc)

(© Ecole de l'air)



Promotion 2022 : Capitaine Romain Gary



(© Ecole de l'air)
Le Capitaine Romain Gary, Roman Kacew, de son nom de naissance, naît le 8 mai 1914 dans la communauté juive de Wilno en Lituanie. Déporté avec sa mère au cœur du territoire russe en 1915, il rejoint par la suite la Pologne. Du haut de ses 7 ans déjà marqués par l’itinérance, il étudie alors la langue française pendant deux ans.
Cet apprentissage facilitera son intégration lorsqu’en août 1928, Roman et sa mère émigrent en France et s’installent à Nice. L’adolescent poursuit sa scolarité française, avant d'entamer des études de droit à la faculté d'Aix-en-Provence puis à Paris où il obtient une licence.
Naturalisé français en 1935, il est appelé sous les drapeaux dans l'aviation. Ici, à Salon-de-Provence
, en novembre 1938, il rejoint l’Armée de l’Air. Il sera par la suite formé élève observateur sur la base-école d'Avord . Breveté mitrailleur le 1er avril 1939, parmi trois cents élèves, il est le seul à ne pas être nommé officier car la loi française n’ouvre alors pas ce corps aux naturalisés récents. 
En juin 1940, c’est donc le sergent Kacew qui refuse la défaite française. Il reprend alors son périple: il s'évade depuis Bordeaux-Mérignac par avion et se replie à Meknès, au Maroc. Face aux troupes du régime de Vichy en Afrique du Nord, il rejoint Glasgow, en Ecosse, en juillet de la même année.
Dès son arrivée, il demande à servir dans une unité combattante et est promu au grade d'adjudant en septembre 1940. Son souhait est exaucé : il est affecté à l'Escadrille de bombardement « Topic »qui deviendra, avec l'escadrille "Menace", le Groupe Réservé de Bombardement n°1
. Son engagement le guide de l'Angleterre au Ghana en octobre. Il adopte alors le pseudonyme évocateur de Romain Gary de Kacew. Gary – « brûle » en russe – restera bientôt son seul patronyme.
Avec son unité, Romain Gary combat sur tous les fronts : il sert en Libye, notamment à Koufra en février 1941, puis en Abyssinie. Il gagne la Syrie en août 1941 en tant que sous-lieutenant, observateur en avion. La maladie l’y gagne autant que les batailles : contractant le typhus, à l’agonie, il reste hospitalisé six mois. Entre décembre 1941 et juin 1942, le temps s’écoule pour lui en convalescence.
Symbole de résilience, il se rétablit et reprend immédiatement le combat : officier de liaison à l’État-major des Forces Aériennes Françaises Libres du Moyen-Orient, il intègre, en août 1942, les rangs de l’escadrille « Nancy »
, unité emblématique du groupe de bombardement « Lorraine ».
Dès les prémisses de l’année 1943, il rentre en Grande-Bretagne, galons de lieutenant sur les épaules, appelé à servir sur le théâtre d’opérations de l’Ouest. Dès lors, il participe à l'action de bombardement du Lorraine, principalement dirigée contre les sites de missiles V1.
Le lieutenant observateur Gary se distingue ainsi particulièrement par sa ténacité et son courage lorsque le 25 janvier 1944, leader héroïque d'une formation de six appareils, il est blessé par un éclat d'obus en même temps que son coéquipier pilote, Arnaud Langer, rendu aveugle. Malgré sa blessure, il guide non seulement son coéquipier mais aussi l'ensemble de sa formation : il ramène l’escadrille à la base.
Cet épisode l’oblige néanmoins à quitter les carlingues. Ainsi, temporairement inapte au combat, le lieutenant Gary est affecté à l’état-major des Forces aériennes françaises à Londres à partir de mai 1944.
A la fin de la guerre, ses décorations et le bilan de ses opérations sont éloquents : il a effectué sur le front de l'Ouest plus de 25 missions offensives, totalisant 65 heures de vol en missions de guerre. Démobilisé en décembre 1945, celui qui avait été refusé jadis dans les rangs des officiers quitte le service actif en tant que Capitaine. Outre ses épaulettes, il arbore sur son uniforme les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur et de Compagnon de la Libération, qui plus est décoré de la Croix de guerre 39-45 et de la médaille coloniale avec agrafe Koufra - Erythrée.
La fin de son épopée militaire ne marque ni la fin de ses aventures ni la fin de ses coups d’éclat. Ainsi, il entame concomitamment une brillante carrière diplomatique et un parcours littéraire reconnu avec la publication de son premier roman : "Éducation européenne". Successivement secrétaire d'ambassade en Bulgarie et en Suisse, secrétaire à la délégation française auprès des Nations Unies à New-York puis à Londres, il est finalement nommé consul général de France à Los Angeles en 1956. 1956, année exceptionnelle où Romain Gary reçoit le Prix Goncourt pour son ouvrage "Les Racines du ciel".
Il poursuit son parcours singulier de haut fonctionnaire d’Etat en rejoignant le ministère de l’Information en 1967 comme chargé de mission. Cependant, c’est bien en 1975, sous l’identité d’Emile Ajar – « le feu » en russe – que Romain Gary prouve sa singularité : il remporte à nouveau le Prix Goncourt pour "La vie devant soi". Cet exploit littéraire reste, à ce jour, unique en son genre.
Il décède le 2 décembre 1980 à Paris. Ses obsèques, célébrées à l’église Saint-Louis des Invalides, témoignent de l’importance nationale de ce grand homme.
Ce 30 juin 2023, la Promotion 2022 de l’École de l’air et de l’espace a reçu son nom et lui rend ainsi hommage.

(© Ecole de l'air)

Exraits du dossier de Romain Gary conservé au SHD


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